Scénario 1 / E01 - Aiden, Farah et Connor

Scénario 1 / Épisode 1

Aiden, Farah et Connor

@Aiden Ferguson en tant qu’être de lumière a eu vent des rumeurs qui cours dans les cieux comme quoi la réunion de tous ces êtres magiques pendant les éclipses pourrait bien créer la fin du monde. En tant qu’être de lumière des enfants Hitchston, il convoque @Farah Hitchston et @Connor Hitchston pour leur faire part de cette information. Tous les deux sont surpris et pensent qu’il faut en savoir plus avant de tirer des conclusions trop hâtive. Ils récitent une formule qui - ils l’espèrent, leur permettra d’en savoir plus sur cette rumeur. Ils se retrouvent alors projetés dans un monde presque post-apocalyptique, les rues sont désertes. Ils ne le savent pas encore mais ils ont en vérité été emmenés en 2029, soit 10 ans après l’éclipse solaire. Là-bas, ils décident d’appeler Aiden, il apparait dans un halo de lumière (il s’agit du Aiden du futur) mais il se décompose à la vue de Connor et Farah : dans ce futur Farah est morte le soir de l’éclipse et Connor a rejoint les enfers en tant que nouvelle source du mal. Les enfants Hitchston vont essayer de comprendre ce qu’il s’est passé ce soir-là à travers Aiden mais ils risquent d’être surpris des révélations de ce dernier.

Soyez inventifs, créatifs, n'ayez pas peur de tenter des choses. Si vous bloquez, n'hésitez pas à demander au compte PNG « L’Ange du destin » d'intervenir.
Essayez de poster cours, pas de nombres de lignes minimum, le but c'est de faire avancer l'intrigue.

Les révélations d’Aiden concernant les rumeurs qui cours sur l’éclipse solaire n’avaient pas rassurées Connor. Il se souvient encore du ton mélodramatique qu’avait pris son être de lumière, or ce dernier n’en fait usage que lorsque quelque chose l’inquiète vraiment. Ils avaient décidé avec Farah de découvrir ou tout du moins d’essayer d’obtenir des informations sur la véracité de cette rumeur. L’éclipse solaire avec toute cette cocentration de magie pouvait-elle détraquer le monde dans lequel ils vivent ? Ils espéraient avoir des indices sur cette conclusion grâce à l’aide de la magie mais ils s’étaient retrouvés dans ce San Francisco complètement désert. Ils étaient doués et rares étaient les fois où une formule magique loupait chez les enfants Hitchston. Lorsqu’ils étaient arrivés, Farah l’avait regardé avec une drôle de tête. Connor avait contemplé ses bras, son torse et ses jambes : il était vêtu comme un démon et à croire ce qu’il voyait en baissant les yeux, sa barbe avait poussée. Farah elle, paraissait similaire à celle qu’elle était lorsqu’ils avaient récité la formule. Sans même se parler, ils avaient crié le nom de leur être de lumière en cœur. Comme à son habitude, c’est dans un halo de lumière bleu qu’Aiden apparut. Sa tête se décomposa lorsqu’il vit le frère et la sœur Hitchston. Connor sentait que quelque chose clochait, d’abord sa dégaine et puis ce regard de son meilleur ami, ils n’étaient pas dans la réalité, tout du moins, la leur. — Tu peux nous expliquer ce qu’on fait ici ? demanda le sorcier à son être de lumière. Aiden était la seule personne qui pouvait les aiguiller sur le monde dans lequel ils venaient d’arriver.

Il en est à son troisième paquet de clopes depuis le début de la journée – l’angoisse de ne pas voir leur situation s’améliorer l’oppresse et Aiden, il est bien incapable de lutter contre son besoin de nicotine. Le plan avait encore été déjoué et ils avaient perdu cinq de leurs alliés. Ça ne pouvait plus durer. L’être de lumière désabusé relève le regard sur la silhouette de la sorcière qui s’approche pour déposer le médaillon sur la table basse devant lui. Elle s’éloigne quand qu’il n’ait décollé ses lèvres pour un merci, sans qu’il n’ait cherché à la retenir. Qu’elle parte – qu’il n’ait pas à s’efforcer de mener une conversation, qu’elle n’ait pas à souffrir de son manque d’engouement pour chacun de leur plan. Il sait que ça ne mènera à rien, que les démons ont pris le dessus il y a une décennie de ça et que l’espoir de voir les choses changer ont disparu depuis presque autant de temps. L’alarme dans sa tête se met à résonner avec force et rage et il n’a pas besoin de se concentrer pour reconnaître qui l’appelle de la sorte. Il écrase la clope, grogne, disparaît dans son halo bleu avec le poing fermé et l’envie de gerber. Qu’est-ce que Connor peut bien lui vouloir, ça, il n’en a aucune idée. Il apparaît au milieu d’une rue, et devant lui se trouve Connor – mais il n’est pas seul et Aiden, il perçoit la douleur dans son cœur comme une boule de feu ou une flèche d’être des ténèbres. This can’t be. Il en oublie Connor, ce frère qui a trahi il y a dix ans, il en oublie sa colère l’espace d’un instant. Parce que Farah est là, devant lui, alors qu’elle ne devrait pas pouvoir s’y trouver. Les paroles de l’aîné Hitchston le tirent des images du passé, de cette journée affreuse et quasiment interminable durant laquelle il a perdu ses deux protégés. Sa mâchoire s’est de nouveau contractée, son poing s’est de nouveau fermé. « C’est toi qui m’a appelé je te ferai remarquer. Et je ne sais pas à quel jeu tu penses jouer en… » Sa voix se brise soudainement mais il ravale sa peine, ses sanglots. « En demandant à l’une de tes nouvelles copines de prendre l’apparence de ta soeur mais ça ne marche pas. Pas cette fois. » Il aurait pensé que celui qu’il a longtemps appelé son frère aurait compris, avec le temps – qu’il ne traversera pas la ligne, qu’il ne deviendra pas un être des ténèbres, qu’il ne l’accompagnera pas dans sa quête de vengeance ou son désire de voir le mal l’envelopper. Il s’empêche de reposer les yeux sur Farah, sur cette Farah qui n’est pas la vraie Farah, parce que ça fait trop mal de la voir, même après toutes ces années écoulées.

Aiden. Ils l'avaient appelé ensemble, sans se concerter, mûs par le même réflexe. Malgré la situation, Farah esquissa un sourire avant de chercher le regard de son frère, miroir de leur complicité. En le découvrant, barbu, tout de sombre vêtu, elle sursauta, d'abord incapable de comprendre ce qu'elle avait sous les yeux. Ça n'avait aucun sens, tout comme cette rue déserte, aux façades si endommagées qu'il était difficile de croire que quiconque pouvait vivre là. Et comme cet environnement inédit, il y avait dans l'apparence de Connor un soupçon de familiarité mais il s'agissait de son frère après tout. Son frère avec qui elle avait pourtant l'habitude de pratiquer la magie. Son frère avec qui elle ratait rarement ses formules. Ils se complétaient trop bien pour ça et pourtant, pourtant force était d'admettre qu'ils avaient tout bonnement merdé.

L'apparition d'Aiden coupa court aux questions qui se bousculaient contre ses lèvres et elle laissa échapper un bref soupir de soulagement. Aiden aurait forcément la solution, Aiden avait toujours la solution, qu'il s'agisse du mot juste ou d'un regard neuf sur une situation si souvent décortiquée qu'elle en paraissait insurmontable. Aiden saurait où ils étaient, ce qu'ils faisaient là et pourquoi cet endroit lui semblait si familier. Toutefois, la joie de le voir arriver fut de courte durée et Farah fronça les yeux, soudain inquiète. Aiden, cet Aiden-là n'était pas son- leur Aiden. Cet Aiden-là semblait las, si las, et bien plus vieux que ses éternels vingt-huit ans. Le ton mordant de sa voix acheva de la convaincre que quelque chose de grave, bien plus grave qu'une simple formule ratée, s'était déroulé. L'effet de l'éclipse, peut-être ? Un effet qu'ils n'auraient assurément pas pu prévoir. Et ces mots. Ces mots dans la bouche d'Aiden, cette colère sourde qu'il semblait voué à Connor. D'où venaient-ils ? Et pourquoi ne la regardait-il pas ?

— Qu'est-ce qui te prend ? lâcha-t-elle, désemparée. Elle avança, crispée, et se glissa nettement entre son frère et leur être de lumière. Aiden n'était clairement pas lui-même et si l'éclipse en était responsable, mieux valait être prudent. Chez Farah, la prudence signifiait aussi — surtout, en fait — s'assurer que son frère était à l'abri du danger, quitte à se dresser sur sa route.

— On t'a appelé tous les deux, reprit-elle, insistante, c'est moi, d'accord ? Sa main droite se leva en direction d'Aiden, puis retomba, mollement. Quelque chose n'allait pas. Pourquoi est-ce que Connor ferait ce genre de choses ? Tout va bien ? Non, clairement, c'était loin d'être le cas mais la simple idée qu'Aiden, Aiden qui répondait toujours présent, Aiden l'inébranlable, l'idée qu'Aiden puisse être affecté, de quelque manière que ce soit, par cette éclipse était épouvantable. Qu'est-ce qui t'arrive ? murmura-t-elle, cherchant désespérément ses yeux. Qu'ils se posent sur elle, damnit. Sa main se leva une nouvelle fois, venant effleurer son front en quête d'une fièvre, un signe, n'importe quoi vraiment, n'importe quoi pour expliquer cette attitude perturbante.

Rares étaient les fois où la fratrie Hitchston ratait une formule. Du haut de leur 28 et 32 ans ils étaient de puissants sorciers, presque imbattables lorsqu’il s’agit de combat magique. Ils maîtrisent leur pouvoir à la perfection et même si Connor est devenu démon ce n’est pas pour autant qu’il en a perdu ses pouvoirs de sorciers. Alors que font-ils ici ? Ils ont récité la formule dans l’espoir d’avoir un indice sur la venue de l’éclipse mais il semblerait que quelque chose ait loupé. Aiden, qui n’est visiblement pas dans son état normal, lui fait remarquer sur un ton peu amical que c’est Connor qui l’a appelé. Le sorcier fronce un sourcil, malgré tout ce qu’il s’est passé ces deux dernières années, Aiden ne lui a jamais parlé de la sorte. Et cela devient de plus en plus bizarre lorsqu’il lui reproche d’avoir utilisé le sort de glamouring sur l’une de ses copines pour lui faire prendre l’apparence de sa sœur. — Ça va pas la tête ?! déclara le nouveau démon en signe d’incompréhension, jamais Connor ne pourrait faire ça. — Jamais je ferai un truc pareil, c’est Farah en chair et en os. reprit Connor pour lui faire comprendre qu’il s’agissait bien de la benjamine Hitchston. La sorcière tente de convaincre à nouveau leur être de lumière en indiquant qu’il s’agit bien d’elle. Le sorcier essayait de comprendre les choses, Aiden semblait animé par une telle rancœur que ça le surprenait. Quant à Farah elle semblait déboussolée de le voir dans cet état. Con’ tentait tant bien que mal de comprendre ce qui se jouait devant lui. Il faut dire que ça fait un bout de temps qu’il n’a pas vu son meilleur ami et sa sœur dans la même pièce mais là quelque chose est différent de d’habitude. — On a récité une formule pour comprendre ce qui allait se passer le soir de l’éclipse, sur tes conseils, et on a atterrit ici. Comme on est un peu perdu on s’est dit que la meilleure des solutions, c’était de t’appeler. argumenta le brun avec cette sensation qu’il devait se justifier auprès de son être de lumière ce qui était loin d’être normal. — Je suis en train de me demander si c’était une bonne idée finit par dire Connor en soufflant.

La mâchoire crispée et le regard furieux, Aiden tente d’ignorer la silhouette aux côtés de Connor, voudrait être persuadé qu’il s’agit bien d’une ruse de son ancien protégé. Mais quand elle prend la parole et que cette voix qu’il n’a plus entendue depuis plus de dix ans s’élève, il encaisse le coup, difficilement. Il décèle dans son ton un signal d’alarme, une inquiétude qui, auparavant, lui aurait fait lâcher les armes et se ruer vers elle pour la rassurer. Qui l’aurait rendu plus faible, moins enclin à faire son boulot correctement. Mais cette fois, il s’oblige à ne pas broncher, à ne pas se tourner vers elle pour entrer dans son jeu, dans leur jeu, et il préfère porter les accusations sur Connor. Le démon tentera probablement de nier, comme toutes les fois précédentes, mais cette fois-ci, il ne sera pas dupe. Il y a un mouvement et le visage de Farah apparaît dans son champ de vision, interposé entre lui et Connor. L’effet est instantané. Le coup au cœur, l’estomac noué, la boule logée dans la gorge. L’envie d’hurler, de frapper, de pleurer. « Pourquoi ? C’est ce que font les démons. » Il crache ses mots, lève les yeux en direction de celui qu’il a longtemps considéré comme son meilleur ami – celui qu’il n’a pas su aider à temps. Mais leurs mots s’entrechoquent et menacent d’ébranler sa volonté. Il voudrait les croire, la croire, surtout. Elle a un geste dans sa direction, il voit sa main se lever et il est faible, trop faible, pour la repousser entièrement. Même si ce n’est pas vraiment Farah, le contact, aussi léger soit-il, est tendre et familier. Il pourrait se laisser aller au toucher, plonger tête baissée dans l’illusion et finalement céder. Connor n’a jamais montré le moindre signe d’animosité envers lui, après tout, juste son désire de le voir le rejoindre dans sa cause maléfique. « Ça ne peut pas être Farah et tu le sais aussi bien que moi, Connor. Tu perds ton temps. » Peu importe qu’elle puisse prendre l’apparence de la sorcière comme bon lui semble, la démone ne sera jamais sa protégée. « Je t’ai déjà donné ma réponse quand tu as tourné le dos au monde bénéfique, elle n’a pas changé depuis. » Et tant pis pour leur amitié, tant pis pour ce cœur brisé. Attirés par un aimant, ses yeux se baissent de nouveau sur le visage féminin, la douleur à présent ancrée dans chacun de ses membres. C’est encore plus difficile que la fois précédente ; il y a comme des détails qui avaient été oubliés jusqu’à présent. Son parfum, la tendresse de ses traits, l’espoir dans ses yeux. Il en occulterait le reste de la ville, l’importance pour lui d’aller se terrer avant que les démons à la solde de Connor ne rappliquent, avant qu’un autre combat n’ait lieu. Mais les mots du démon attirent son attention. L’éclipse ? Il se fige, les couleurs quittent son visage tandis qu’il les observe un à un sans vouloir y croire. Sans vouloir faire le lien qui s’impose pourtant à son esprit. « Non, » souffle-t-il avant de secouer la tête, de reculer d’un pas. « L’éclipse a eu lieu il y a dix ans. » Presque jour pour jour, note-t-il avec un pincement. Il s’éloigne, une main portée à sa tempe qu’il masse. Il a besoin d’une clope. Il a besoin d’une putain de clope. « Quelle formule avez-vous récité ? » Il voudrait pour s’assurer que ce n’est pas réel, que c’est juste le nouveau scénario mis au point par les démons, que ses protégés n’ont pas voyagé dans le temps – et en même temps, une part de lui l’espère. Parce que s’ils viennent du passé, alors ils ont encore une chance de le changer. Ils ont encore une chance de les sauver, tous les trois.

hrp:

L'attitude d'Aiden n'avait aucun sens. Ce regard qui la fuyait, cette tension dans ses épaules, cette froideur qui émanait de chaque geste, chaque mouvement, si infime fut-il. Qu'avait-il bien pu lui arriver entre leur dernier moment passé ensemble et maintenant ? Ça n'avait aucun sens, absolument aucun. Connor, à ses côtés, semblait tout aussi perdu et aussi bête que ça pouvait être, Farah était rassurée que son aîné partage son incompréhension. Elle se sentait un peu moins seule, happée par ce sentiment ô combien déstabilisant d'être face à un étranger.

Ce que font les démons. What the actual fuck? Farah jeta un bref regard à son frère par-dessus son épaule, aussi soucieuse que perdue. Certes, elle avait fait part de ses doutes à Aiden concernant les allégeances de son frère mais ça n'avait été qu'une crise passagère, des doutes chassés bien vite. Connor n'avait pas changé de camp et rien, ni son apparence, ni son discours parfois effrayant, ne pouvait, ne devait les convaincre du contraire. Farah aurait voulu le lui expliquer, aurait voulu le lui hurler mais Aiden paraissait si distant. Si loin d'elle qu'elle n'était pas certaine qu'il puisse l'entendre, pas vraiment.

— Je ne comprends pas, murmura-t-elle, tandis que son être de lumière s'entêtait dans son délire. Elle recula, mûe par le besoin de s'éloigner au plus vite de ce type qu'elle ne connaissait pas le moins du monde. Il ressemblait peut-être à Aiden mais ça n'était pas lui, ça ne pouvait pas être lui. Son Aiden n'aurait jamais douté d'elle ainsi, n'aurait jamais douté de Connor non plus. Et qu'avait-il, bon sang, avec cette histoire de Connor devenu démon ? Elle recula, encore et encore, jusqu'à parvenir auprès de son aîné. Sa main trouva la sienne, réflexe enfantin, et Farah serra ses doigts aussi fort qu'elle le pouvait, signal d'alerte qu'elle n'avait pas utilisé depuis l'enfance.

— L'éclipse n'a pas encore eu lieu, lâcha-t-elle d'une voix tremblante. Dix ans. Dix ans, sérieusement ? Non, ça n'était pas possible. Était-ce possible ? Ils avaient simplement cherché à en apprendre un peu plus sur cette foutue éclipse que leur avait annoncé Aiden, leur Aiden. Avaient voulu savoir quelles en seraient les conséquences.

— Si tu crois vraiment qu'on va partager cette formule avec toi, tu te trompes lourdement. Je me fous que tu sois arrivé quand on l'a appelé, tu n'es pas Aiden, cracha-t-elle froidement avant de se tourner vers son frère. Quelque chose ne tourne pas rond, ce n'est pas Aiden. Pas le mi- pas le nôtre en tout cas. Et je doute que la formule ait pu nous envoyer si loin dans le temps, j'ai rien lu sur le sujet. Et pourquoi ? Non, on a dû manquer quelque chose. J'ai un très mauvais pressentiment Connor, confia-t-elle à voix basse, non sans surveiller l'inconnu du coin de l'œil. La ressemblance était frappante, il fallait le reconnaître, mais ça ne pouvait pas être Aiden, impossible.

Aiden semblait blessé, fatigué et même vieillit alors que c’est impossible, un être de lumière ne peut pas vieillir. Il a de la rancœur envers Connor, son protégé ne l’a jamais vu lui parler de cette façon. Et ces phrases qu’il lui balance laissent croire que le puissant sorcier s’est laissé convaincre par les enfers. C’est impossible se dit Con’. Il a cette expression d’incompréhension sur son visage qu’il a du mal à cacher. Il réfléchit, il essaie de comprendre comment est-ce qu’il aurait pu embrasser les flammes de l’enfer mais il ne voyait aucune raison à cela. Certes le pouvoir et la force obscur l’attiraient parfois mais il était encore lucide. Et s’ils étaient bien 10 ans dans le futur comme tout portait à croire, il n’aurait jamais fait un choix comme celui-ci. Il regarda son être de lumière dans le blanc des yeux pour essayer de déceler ce qui avait pu tant l’affecter. Il lui explique qu’ils savent pertinemment que ça ne peut pas être Farah, le sorcier le regarde, perplexe, il espérait que ça ne voulait pas dire ce qu’il pensait à cet instant même : sa sœur était morte. Il eut du mal à déglutir. Sa sœur indiqua qu’elle ne comprenait pas. — Ça ne peut pas être toi parce que tu es morte. C’est bien ça Aiden ? dit-il tout en soutenant le regard de son meilleur ami afin d’observer sa réaction. A en croire sa réaction il a vu juste. Connor détourne la tête, il n’arrive pas à y croire et il comprend maintenant pourquoi dix ans plus tard c’est un démon, il a renoncé à son humanité le jour où sa sœur est morte. Tout s’éclaire maintenant. Farah insinua que ce n’était pas Aiden, c’est vrai, ce ton condescendant qu’il prenait avec eux, jamais ils n’avaient vu leur être de lumière agir de la sorte mais pourtant, après quelques années abimées par la perte de deux de ses protégés, Con’ aurait sûrement réagit de la même façon s’il avait été être de lumière. Farah se tourna vers son frère et lui indiqua que ce n’était pas son Aiden tout du moins elle s’arrêta dans sa phrase lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire mais elle en avait déjà trop dit. Apparemment ces deux-là faisaient beaucoup plus que se soutenir depuis qu’il avait rejoint l’académie du mal. Le nouveau démon fronça les sourcils, il devrait avoir une conversation un peu plus tard avec sa sœur. — Réfléchis, on a créé la formule pour savoir ce que l’éclipse allait faire, quoi de mieux que de nous envoyer dans le temps pour avoir un aperçu direct de son effet autant dire qu’il n’aimait pas du tout ce qu’il apprenait. — Par contre je ne comprends pas pourquoi on nous a envoyé si loin … indiqua le trentenaire en jetant un œil vers son être de lumière qui semblait comme effacé de leur conversation par Farah. — Je pense que c’est bien lui, il est juste dévasté de nous avoir perdu tous les deux d’une façon ou d’une autre il avait aussi perdu Connor puisqu’il était soit disant devenu un démon. — On a récité la formule le 12 janvier 2019, est-ce que ça te rappelle des souvenirs ? demanda Con’ à son meilleur ami, il ne voulait pas trop en dire même si contrairement à sa sœur il était persuadé qu’il s’agissait bel et bien d’Aiden.

Il baisse les yeux, aveu silencieux, lorsque la question tombe. Il ne supporte pas de l’admettre à voix haute, se contentant généralement de dire que Farah avait disparue, qu’elle était injoignable – seuls les jours où la culpabilité l’enveloppe avec férocité il se rappelle qu’elle est bel et bien décédée et que c’est de sa faute. Il acquiesce à peine, le regard détourné pour ne pas avoir à apercevoir la réaction de la concernée sur sa destinée. Le silence qui s’installe entre eux est éloquent. Aiden, il sait que Connor comprend pourquoi ils se sont tourné le dos, aussi douloureux que ça ait pu l’être, pourquoi la confiance s’est effritée au fil des années. Mais ça aussi, c’est de sa faute. Il aurait du agir en amont, il aurait dû anticiper et empêcher Connor de partir, tête basse – il n’a rien fait, empêtré dans son deuil, déchiré par sa perte. Un sourire doux amer prend place sur ses lèvres quand c’est au tour de Farah de nier qui il est. Les mots font mal car même si ce n’est probablement pas elle, pas vraiment elle, les souvenirs se mélangent, les sentiments remontent et il se sent rejeter par sa protégée. Elle refuse de lui répondre et la fratrie Hitchston échange à voix basse. Aiden, lui, se détourne, un poignard fiché dans le cœur. Si la théorie est juste, il sait qu’il a une chance de retrouver ses deux amis – pourtant, il voudrait ne pas se bâtir de faux espoirs. Il en profite pour tirer une clope de son paquet, l’allumer et tirer une taffe bienfaitrice. Il a les doigts qui tremblent, le cœur qui panique. « C’est la date de l’éclipse. » La date qui a tout changé – le soir où tout a dérapé. Il distingue des paroles échangées derrière lui, parvient à reconnaître une nouvelle bataille qui éclate quelques rues plus loin. « On ne peut pas rester ici. » D’un geste de la tête, il les invite à le suivre et il les guide dans les ruelles, traverse des immeubles en ruines, rejoint ce qui a été Telegraph Hill et il pousse la porte du Crest Hill Psychiatric Institut. Il sait qu’ils y seront tranquilles, au moins pendant un temps. « Le 12 janvier, je vous ai réuni pour parler de l’éclipse car les Fondateurs ne craignaient que la concentration d’êtres magiques dans un même lieu pourrait provoquer la fin du monde. On a décidé d’un plan d’attaque. Créé plusieurs petits groupes de sorciers afin de trouver une formule pour diminuer l’effet de l’éclipse sur les pouvoirs et lancer des sortilèges de protection pour mettre à l’abris le plus grand nombre. » Il déambule dans les couloirs délabrés, se dirige d’un pas sans doute trop assuré dans ce qui a été la salle de rencontre où il ne reste qu’une vieille télévision inutilisable, un sofa miteux et une vieille table de babyfoot. « Sauf qu’on n’avait pas anticipé tous les effets que pouvait avoir l’éclipse. Et encore moins que les démons pourraient connaître une partie de notre plan. Ils ont attaqué de front, certains avec des pouvoirs décuplés à cause de l’éclipse. Bien sûr, certains d’entre nous aussi avaient vus leurs pouvoirs être décuplés mais il leur a fallu davantage de temps pour maîtriser cette puissance soudaine alors que les démons, plus ils devenaient destructeurs, plus ils gagnaient du terrain. » Il se laisse tomber sur un fauteuil ancien, aux coussins rongés par des mites. S’il ferme les yeux, il est capable de revoir les images – en réalité, il les revoit chaque nuit, ou presque. « La bataille a éclaté. C’était pas beau à voir. Nous nous sommes retrouvés tous les trois pour essayer de rebondir mais j’ai rapidement été appelé par d’autre de mes protégés. Il fallait que j’intervienne pour les soigner, la plupart des êtres de lumière passaient d’un protégé à un autre en essayant d’aider un maximum d’innocent sur leurs passages. On a rapidement été débordé. » Il a la voix qui se fane, ses yeux qui se portent sur le sol et une boule nichée dans la gorge. Il aurait préféré oublier. « Et puis tu m’as appelé, » ajoute-t-il après un silence en levant finalement les yeux vers Connor. « Je sentais que quelque chose n’allait pas, j’ai pensé que tu t’étais retrouvé dans un guet-apens avec des démons, tu nous avais dit que tu pourrais sans doute en profiter pour détruire l’académie du mal et en convaincre plusieurs de t’aider ce soir-là. Mais quand je suis arrivé, c’était pas toi qui étais blessé. » Il a le cœur qui cogne son amertume, le même mal qui vient le consumer. Alors il porte la clope à ses lèvres, avec l’espoir idiot de pouvoir s’empoisonner comme s’il était encore mortel. « Je – Farah avait été blessée, gravement et le temps que j’arrive… J’ai essayé. Mais c’était déjà trop tard et je faisais pas partie de ceux dont les pouvoirs avaient miraculeusement amplifiés. J’ai tout tenté, et on a voulu appeler d’autres êtres de lumière mais… » Mais ça n’avait pas suffit – mais ils avaient tous prononcés les mots qu’il refusait d’entendre sur le moment. Il se revoit tomber en arrière, incapable de lancer le moindre regard à Connor, incapable de s’arracher à la vision du corps de Farah, inerte. Il a des bribes de souvenirs du reste de la soirée, de la bataille – lui, il se souvient surtout d’un semblant de trève, que la plupart des êtres bénéfiques s’étaient repliés dans l’immense manoir et qu’il s’y était retrouvé. « J’aurai dû réagir à ce moment-là. Parce que Con’ a commencé à dérailler. Tu partais en chasse toute la journée, tu parlais de vendetta, de venger Farah. J’aurai dû t’en empêcher mais je… » Mais sur le moment, ça n’avait pas eu d’importance. Le décès de Farah l’avait obligé à ouvrir les yeux sur sa vulnérabilité, sur son attachement pour la cadette Hitchston et il s’était lentement enfoncé dans un deuil qu’il n’aurait pas pensé porter. « Tu tuais des démons au début. Et petit à petit, pour essayer de retrouver la trace du démon responsable, tu t’es mis à t’en prendre à des innocents. Quand je l’ai réalisé, tu étais déjà devenu l’un d’entre eux. Tu ne tuais pas seulement pour te venger mais parce que tu y prenais plaisir quelque part. J’ai voulu te ramener mais tu t’étais trop enfoncé. Tu as voulu me convaincre de te rejoindre mais ça ne m’a jamais intéressé. Et depuis on… Vit des chemins séparés. » Avec quelques rencontres de temps à autre, souvent à moment inopinés. Les mêmes conversations s’engagent alors, la même bataille se lance mais aucun n’a réellement le cœur à blesser l’autre. Aiden, il observer le frère et la sœur, les yeux brillants de larmes qu’il n’a plus versé depuis longtemps, la culpabilité étirant chacun de ses traits. « J’suis désolé, » qu’il souffle finalement, sans savoir s’il adresse ses excuses à Connor, à Farah ou bien à la Farah qu’il a perdu il y a une décennie.

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» kiss me goodnight like a good friend might w/ aiden